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Les marqueurs de relations sont des prépositions, des coordonnants et des subordonnants qui indiquent de manière explicite le lien entre les unités syntaxiques qu’ils relient. En établissant ainsi des relations entre les mots, les phrases et les paragraphes, les mar­queurs jouent un rôle primordial : ils assurent la cohérence nécessaire à toute commu­nication et, par le fait même, une meilleure compréhension par le lecteur.

Dans l’exemple *Il est primordial vous participiez cette réunion assurer une participation très large, il a suffi qu’on enlève trois marqueurs de relation (un subordonnant et deux pré­positions) pour que le message devienne confus. En les rétablissant, tout s’éclaire : Il est primordial que vous participiez à cette réunion pour assurer une participation très large. C’est dire l’importance des marqueurs de relation dans l’écriture.

 

RAPPEL

A. Prépositions

Les prépositions servent à marquer les relations entre les mots de la phrase, plus préci­sément entre des compléments et le mot complété. Leur emploi est généralement fa­cile pour un locuteur dont la langue maternelle est le français. Il l’est moins pour les allophones.

En rédaction de texte, on s’en servira pour marquer notamment :

• Le lieu (à, chez, dans, derrière, en, jusqu’à, sous, vers…)

C’est d’abord aux lecteurs français que Louis Hémon s’adresse dans son roman.

• Le but (afin de, dans le but de, en vue de, pour…)

François Paradis avait entrepris la traversée du bois pour fêter Noël avec Maria.

• Le temps (à, après, avant, depuis, dès, pendant…)

Maria Chapdelaine, inquiète, a attendu François pendant plusieurs jours.

• L’opposition (contre, malgré, nonobstant…)

Malgré ses prières, Maria n’a plus revu François.

• La cause (à cause de, attendu, de, étant donné, grâce à…)

Eutrope a annoncé que François était mort de froid après s’être égaré dans le bois.

 

B. Coordonnants

Les coordonnants – les conjonctions de coordination et les adverbes coordonnants – servent à relier des unités syntaxiques de même nature, c’est-à-dire des groupes, des P, des phrases subordonnées. En ce sens, ils jouent le rôle de marqueurs de relation.

En rédaction de texte, il importe de bien connaître le rapport qu’on désire établir entre les unités pour pouvoir choisir le bon coordonnant.

On y aura recours pour marquer notamment :

• La cause (car, en effet, en raison de…)

La connaissance de l’histoire littéraire est importante, car elle éclaire souvent le sens d’une œuvre.

• La conséquence (ainsi, aussi, c’est pourquoi, donc, en conséquence, partant…)

Il a lu tout Balzac, il devrait donc pouvoir en parler en connaissance de cause.

• L’addition (ainsi que, bien plus, de plus, ensuite, et, puis…)

Les coordonnants servent à relier des unités syntaxiques de même nature; de plus, ils contribuent à assurer la cohérence de la phrase.

• L’opposition (au contraire, cependant, en revanche, par contre, pourtant, toutefois…)

David a obtenu la meilleure note en français; pourtant, il déteste cette matière.

• L’explication (à savoir, c’est-à-dire, par exemple, soit…)

Les coordonnants servent à relier des unités syntaxiques de même nature, c’est-à-dire des groupes, des P, des phrases subordonnées.

 

C. Subordonnants

Les subordonnants sont des marques d’enchâssement placées au début d’une subor­donnée (phrase enchâssée) et qui permettent de relier celle-ci à la phrase enchâssante.

Vous pourrez partir aussitôt que vous aurez terminé votre travail.

Phrase enchâssante phrase enchâssée

Nous retiendrons ici trois catégories de subordonnants : les pronoms relatifs, la conjonc­tion que et les conjonctions de subordination à valeur sémantique (qui portent un sens).

• Les pronoms relatifs

Ils introduisent la subordonnée relative; leur antécédent est un groupe nominal (GN) situé à l’intérieur de la phrase enchâssante.

Un soir, une barque dirigée avec la certitude que donne la connaissance des lieux, vint aborder dans l’ombre de la terrasse, au pied d’un escalier dont l’eau baisait les premières marches, et il s’en élança un jeune homme de bonne mine, qui sem­blait un pêcheur, et qui, […], s’assit dans l’angle de la salle à une place qui parais­sait la sienne. (Gérard de Nerval)

• La conjonction que

La conjonction que – qu’il ne faut pas confondre avec le pronom relatif que – intro­duit une subordonnée complétive. Cette conjonction, très répandue en français, n’a ni antécédent ni valeur sémantique.

Je compris, à l’animation et à la distinction de la foule, que l’on se dirigeait vers une fête quelconque, située probablement au-delà du faubourg. (Gérard de Nerval)

• Les conjonctions de subordination à valeur sémantique

Les conjonctions de subordination autres que la conjonction que ont une valeur sé­mantique. Il importe donc, en rédaction de texte, de bien connaître le rapport qu’on désire établir entre les unités pour pouvoir choisir la bonne conjonction.

Elles marquent principalement :

– le temps (alors que, après que, aussitôt que, avant que, chaque fois que, depuis que, en attendant que, lorsque, quand, tandis que…)

Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum, chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes. (Voltaire)

– la cause (attendu que, comme, étant donné que, parce que, puisque, vu que…)

Comme elle avait refusé toute nourriture, elle finit par manger avidement le petit dîner qu’Adèle lui servit en secret. (Zola)

– la conséquence (à tel point que, de façon que, de sorte que, si bien que, tellement que…)

La réunion de famille adoucit si fort son humeur pour le moment, qu’il nous fit la mine la plus gracieuse. (Chateaubriand)

– le but (afin que, de crainte que, de manière que, de peur que, pour que…)

Mais je ne veux pas la voir et je file devant, pour qu’on ne nous rencontre pas ensemble. (Zola)

– la condition (à condition que, à supposer que, au cas où, dans l’éventualité que, pourvu que, si…)

Si cet homme m’eût annoncé qu’il commuait cette peine dans celle de mort, j’aurais éprouvé un mouvement de joie. (Chateaubriand)

– la concession (alors que, bien que, encore que, en dépit du fait que, quoique…)

Quoique l’éducation fût très religieuse au collège de Rennes, ma ferveur se ra­lentit. (Chateaubriand)

 

 D. Considérations stylistiques

1) Si importants que soient les marqueurs de relation, il ne faut pas en abuser. Lorsque le rapport entre deux unités est facilement perceptible, mieux vaut se dispenser du marqueur afin de ne pas surcharger inutilement le texte.

« Il a travaillé pendant tout l’été » peut être remplacé par :

« Il a travaillé tout l’été »

2) De même, on évitera d’alourdir la phrase par la multiplication excessive des pronoms relatifs et des conjonctions.

*C’est plus tard que j’ai compris que le fuyard avait décidé que la fuite était son meilleur choix.

Cette phrase peut être transformée ainsi :

J’ai compris plus tard que le fuyard avait considéré la fuite comme son meilleur choix.

*Mon père, que j’aimais et qui me le rendait bien, avait décidé que le collège, qu’il n’avait jamais pu fréquenter, serait l’institution qui me donnerait la meilleure éducation qu’il espérait que je reçoive.

Cette phrase peut être transformée ainsi :

Mon père (je l’aimais et il me le rendait bien) avait décidé que le collège, il n’avait jamais pu aller, me donnerait la meilleure éducation qu’il espérait.

3) ہ l’inverse, il faut savoir utiliser le marqueur de relation là où il est nécessaire de préciser le rapport.

Comparons :

Il est clair que l’auteur tente de rendre son personnage sympathique; il le décrit avec des mots à connotation méliorative.

Il est clair que l’auteur tente de rendre son personnage sympathique; c’est pour­quoi il le décrit avec des mots à connotation méliorative.

Dans le deuxième exemple, le rapport est clairement établi.

4) On veillera à ne pas confondre les pronoms relatifs que et dont, erreur fréquente dans les rédactions. Se rappeler : dont est complément indirect du verbe ou complément du nom ; que est toujours complément direct du verbe.

*Roxane est la personne que Cyrano a le plus besoin au monde. Roxane est la personne dont (CI) Cyrano a le plus besoin au monde.

*Ces élèves ont lu toute l’œuvre dont Voltaire a écrite. Ces élèves ont lu toute l’œuvre que (CD) Voltaire a écrite.

 

POINTS A VERIIFIER

Vérifier que :

  • les liens entre les unités syntaxiques sont établis par les marqueurs appropriés : préposi­tions, coordonnants, subordonnants; (A-B-C)
  • chaque marqueur exprime le bon rapport : temps, cause, conséquence, explication, etc.; (A-B-C)
  • tous les marqueurs superflus, s’il y a lieu, ont été retranchés du texte; (D1)
  • le texte n’est pas alourdi par un nombre abusif de marqueurs; (D2)
  • les rapports qui étaient implicites ont été précisés par un marqueur; (D3)
  • les pronoms relatifs que et dont ne sont pas confondus. (D4)

 

Tag(s) : #Didactique
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