C'est presque tout le monde qui est d'accord pour dire que l'école
algérienne, pour reprendre l'expression de Boudiaf, est sinistrée. Mais à qui la faute? Avons-nous connu une école performante afin de parler aujourd'hui de désastre?En ce qui me concerne,
je ne crois pas que l'institution éducative algérienne ait connu des moments de gloire pour que maintenant on s'émeuve. C'est vrai que lorsque les gens font des comparaisons entre l'ancien
et le nouveau système; ils affirment que les diplômés des années 60/70 sont meilleurs. En réalité, ils ne font que confondre entre maîtrise linguistique- en l'occurrence la langue
française- et le niveau réel du diplômé. Pour se convaincre, vous n'avez qu'à prendre deux sujets de l'épreuve du baccalauréat; l'un daté des années 70 ou 80 et l'autre plus récent, de
2000.Vous allez vous rendre compte par vous-mêmes que ce dernier est, de loin, plus difficile.Bien sûr, nous ne devons pas nous limiter à une comparaison, au demeurant simpliste, des sujets
du bac même s'ils sont une résultante des programmes poursuivis. Par contre, les dizaines de milliers de cadres compétents sortis des universités algériennes, ce ne sont que des "rescapés"
qui n'ont pas trop compté sur l'école, qui ont eu une grande volonté et connu un soutien de la part de leurs familles.Ces dernières années, on parle beaucoup de réformes qui touchent tous
les paliers. C'est en quelque sorte un retour à l'ancien système moyen avec un intérêt particulier pour les langues étrangères. Ce sont des mesures encourageantes, mais qui restent
insuffisantes. Surtout quand on sait que ce sont ces mêmes dirigeants "arabo-baâthiste" qui étaient à l'origine de la faillite de tant de générations sacrifiées sur l'autel de la bêtise qui
sont toujours au règne des institutions l'Etat.Bonne rentée scolaire, tout de même, à nos potaches
Achour Tarik, in kabyle.com