INTERVIEW - Dans le nouveau clivage (progressistes contre conservateurs) promu par Emmanuel Macron, Alain Finkielkraut se place résolument du mauvais côté. Après deux mois de polémiques sur le burkini, il s'étonne d'entendre les défenseurs du vivre-ensemble se faire les protecteurs d'un vêtement politico-religieux qui « offre aux autres baigneurs le spectacle deux fois pénible de la servitude et du rejet ».
Emmanuel Macron veut dépasser les anciens clivages et oppose conservateurs et progressistes. Que vous inspire son ambition?
Alain FINKIELKRAUT - Jeunesse n'est pas toujours synonyme de nouveauté. Emmanuel Macron se targue de moderniser la vie politique française en remplaçant le vieux clivage gauche-droite par l'opposition des progressistes et des conservateurs. Or, aujourd'hui, c'est toute la classe politique qui fait de «conservateur», un gros mot.
Au moment où il prétend quitter le troupeau, Macron le rejoint avec une docilité ardente. Il ne fait pas cavalier seul, il se conforme au discours dominant. Pour Luc Chatel, le progrès, ce sont les OGM, l'élevage industriel ...